Petit, léger, surpuissant : le moteur axial de YASA s’impose comme la référence du futur électrique. Déjà adopté par Ferrari, Mercedes et Lamborghini, il pourrait bien signer l’acte de mort des moteurs classiques.
Pendant que les moteurs traditionnels peinent à suivre les contraintes environnementales et les objectifs de performance, un nouveau venu change la donne : le moteur axial. La société britannique YASA, désormais dans le giron de Mercedes, a industrialisé cette technologie dans une usine ultramoderne. Résultat : des moteurs compacts et puissants qui équipent déjà les bolides les plus extrêmes de Ferrari et Lamborghini.
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Une technologie vieille… de 150 ans mais révolutionnée
Le moteur axial n’est pas une invention récente. Il est né au XIXe siècle, exploré par les pionniers comme Faraday ou Tesla. Mais c’est seulement ces dernières années qu’il a trouvé une application concrète, grâce à des avancées majeures en fabrication et en ingénierie. Contrairement aux moteurs radiaux classiques, les versions axiales sont ultra-plates et offrent un rendement énergétique supérieur. C’est dans ce contexte que YASA, fondée en 2009 à Oxford, s’est spécialisée dans ces moteurs à flux axial. L’objectif : concevoir des systèmes de propulsion électrique plus compacts, plus légers et plus performants. Et le pari a payé.
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Une usine à la hauteur de ses ambitions
Pour répondre à la demande croissante, YASA a investi 12 millions de livres sterling (environ 14 millions d’euros) dans une usine de 5 574 m² à Yarnton, près d’Oxford. Cette unité de production, présentée comme la plus avancée au monde pour ce type de motorisation, a été pensée pour produire jusqu’à 25 000 moteurs par an. Le site regroupe toutes les étapes de fabrication sous un même toit, avec des procédés entièrement automatisés : bobinage CNC, fours industriels, soudure laser, équilibrage dynamique… Une précision au micron près, indispensable pour garantir un rendement optimal et une fiabilité irréprochable.
Des performances hors normes pour un poids plume
Ce qui impressionne avec les moteurs YASA, c’est leur puissance incroyable au vu de leur format. Un moteur axial signé YASA peut produire :
- 480 chevaux (353 kW),
- 800 Nm de couple,
- pour un poids de seulement 24 kg.
C’est 14,7 kW/kg, soit plus du double de ce que proposent les moteurs radiaux classiques. En plus d’être puissants, ces moteurs sont 80 % plus fins et 50 % plus légers, ce qui permet de gagner de la place, d’abaisser le centre de gravité, et d’améliorer la dynamique des véhicules qui en sont équipés.
Déjà sur route dans des bolides mythiques
YASA ne se contente pas d’expérimenter en laboratoire. Ses moteurs sont déjà présents dans plusieurs voitures de série, et pas des moindres. La première apparition grand public a eu lieu sur la Ferrari SF90 Stradale, première hybride rechargeable du cheval cabré. Puis c’est Koenigsegg qui les a utilisés sur la Regera, une hypercar de plus de 1 500 chevaux.
Aujourd’hui, c’est Lamborghini qui passe à la vitesse supérieure avec deux modèles électrifiés :
- La Revuelto, qui combine trois moteurs YASA à un V12 pour un total de 1 001 chevaux.
- La Temerario, avec trois moteurs de 110 kW chacun, associés à un V8 biturbo, pour atteindre 907 chevaux.
Chaque moteur pèse seulement 17,3 kg pour 300 Nm de couple, de quoi transformer ces modèles en monstres d’accélération tout en conservant une relative sobriété énergétique.
Comparatif des performances moteurs
Voici un tableau pour mieux visualiser la supériorité du moteur axial YASA face aux moteurs radiaux classiques :
Type de moteur | Puissance max | Couple max | Poids | Puissance spécifique |
YASA axial flux | 480 ch | 800 Nm | 24 kg | 14,7 kW/kg |
Moteur radial classique | 250 ch | 400 Nm | 50 kg | 5,1 kW/kg |
Tesla Model 3 LR | 498 ch | 660 Nm | 38 kg | 9,5 kW/kg |
Moteur Porsche Taycan | 460 ch | 630 Nm | 44 kg | 8,2 kW/kg |
Ce tableau montre bien que le moteur axial surclasse en efficacité énergétique tous les modèles de référence, même chez les marques les plus avancées.
Une stratégie claire : conquérir le segment luxe et performance
En étant désormais sous le contrôle de Mercedes-Benz, YASA bénéficie d’un soutien financier et industriel solide. La stratégie est claire : doter les modèles AMG électriques et les grandes berlines du groupe d’une motorisation plus compacte, plus puissante et plus efficiente. Le moteur axial, grâce à sa densité de puissance et sa finesse, est le chaînon manquant entre performance et électrification. L’ambition à moyen terme est d’étendre cette technologie aux modèles plus “grand public” du groupe, à mesure que les coûts baisseront avec l’augmentation de la production. On pourrait ainsi retrouver cette technologie dans des Mercedes EQE, EQC ou de futures smart haut de gamme.
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Pourquoi cette techno pourrait tuer les moteurs thermiques
Si le moteur axial se démocratise, il pourrait signer la fin programmée du thermique. Il supprime les défauts habituels des moteurs électriques (poids, encombrement), tout en apportant une efficacité imbattable. De plus, il permet aux designers de libérer de l’espace, notamment en supprimant les architectures longitudinales classiques. C’est aussi une aubaine pour les véhicules électriques sportifs, car ce type de moteur permet des intégrations plus fines dans les essieux, et donc une gestion du couple indépendante sur chaque roue. L’électrique devient non seulement plus écolo, mais aussi plus agile, plus léger et plus fun à conduire.
Source : Yasa
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