BMW frappe fort : cette nouvelle batterie pourrait tuer le lithium-ion avant 2030
Le constructeur allemand avance ses pions avec des essais en conditions réelles sur une version modifiée de la i7. L’objectif est clair : passer devant la concurrence sur le terrain des batteries solides, et prouver que la révolution électrique ne fait que commencer. L’enjeu ? Une autonomie boostée à moindre coût. Et ce n’est pas seulement BMW qui est sur le coup.
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Une i7 pas comme les autres sillonne les routes
BMW a récemment fait rouler un prototype très spécial basé sur sa limousine électrique i7. Ce modèle d’essai embarque une batterie à électrolyte solide, fruit d’un partenariat avec la firme américaine Solid Power. Ce type d’accumulateur promet une densité énergétique bien supérieure à celle des batteries actuelles au lithium-ion. Les cellules utilisées ici ne contiennent aucun liquide inflammable, ce qui augmente la sécurité tout en réduisant la taille des modules. Pour intégrer cette technologie, BMW a dû adapter en profondeur sa plateforme Gen 5 et concevoir de nouveaux modules capables d’accueillir ces cellules prismatic.
Une collaboration stratégique et discrète
Solid Power et BMW travaillent main dans la main depuis 2022. En décembre de cette année-là, la marque allemande annonçait avoir acquis une licence sur la technologie de Solid Power pour développer une ligne de production de prototypes dans son centre de compétences de Parsdorf. Ce laboratoire pilote doit permettre à BMW de mieux comprendre les subtilités de l’industrialisation de ces cellules solides. Il s’agit aussi d’anticiper les difficultés logistiques et techniques d’un changement de paradigme énergétique dans l’automobile.
Mercedes, BYD, CATL… La guerre est lancée
BMW n’est pas seul à vouloir dominer la future génération de batteries. Mercedes-Benz, via son alliance avec Factorial Energy, a déjà fait rouler un EQS modifié doté d’une batterie solide. D’après le constructeur, le gain de masse pourrait atteindre 40 %, ce qui se traduirait par une autonomie de plus de 960 kilomètres. Les géants asiatiques ne sont pas en reste. BYD table sur une première commercialisation dès 2027, avec une montée en puissance progressive jusqu’en 2030. CATL, autre poids lourd du secteur, prépare également ses premières petites sériespour la fin de la décennie.
Une révolution… mais pas pour demain matin
Même les plus optimistes le reconnaissent : le passage à l’électrolyte solide ne se fera pas du jour au lendemain. Martin Schuster, en charge des batteries de nouvelle génération chez BMW, rappelle que le coût reste un frein majeur. Il estime que les batteries lithium-ion actuelles ont encore « une belle marge de progression ». Les matériaux nécessaires à la fabrication (notamment les électrolytes sulfatés) sont encore chers et peu disponibles à grande échelle. La production reste artisanale, avec des volumes bien inférieurs à ceux requis pour une commercialisation massive.
Avantages techniques des batteries solides
Pourquoi tout le monde s’excite autour de cette technologie ? Pour plusieurs raisons concrètes :
- Autonomie : jusqu’à +50 % par rapport à une batterie classique
- Temps de recharge : potentiel de charge rapide accru (moins de 15 minutes)
- Sécurité : pas de risque d’explosion lié aux électrolytes liquides
- Durabilité : meilleure stabilité thermique, moins de dégradation avec le temps
- Poids : allègement global du véhicule jusqu’à 30 à 40 %
C’est un cocktail très attendu, surtout pour les véhicules haut de gamme ou sportifs, où chaque kilo compte.
Le calendrier de la bataille mondiale
Voici un résumé des plans annoncés par les principaux acteurs mondiaux :
Constructeur | Premier modèle avec batterie solide | Phase de commercialisation | Détail technologique |
BMW | i7 prototype (2025) | 2030 (objectif interne) | Partenariat avec Solid Power |
Mercedes-Benz | EQS modifié (2024) | Horizon 2028 | Alliance avec Factorial Energy |
BYD | Premier modèle en 2027 | Grand public à partir de 2030 | Électrolyte sulfaté |
CATL | Production pilote en 2027 | 2030 | N/C |
Toyota | Tests avancés depuis 2023 | Non communiqué | Focus sur les modèles hybrides |
Hyundai-Kia | Phase R&D active | Après 2028 | N/C |
Un changement de cap pour l’industrie européenne ?
Si cette technologie atteint la maturité industrielle, l’Europe pourrait reprendre l’avantage technologique sur l’Asie, aujourd’hui hégémonique en matière de batteries. BMW l’a bien compris et investit massivement dans ses infrastructures de recherche, notamment en Allemagne. L’Union européenne pourrait également jouer un rôle en imposant des normes environnementales plus strictes, poussant les constructeurs à s’équiper de solutions plus propres et plus durables. Dans ce contexte, la batterie solide fait figure de solution miracle tant elle répond aux exigences de sécurité, de longévité et d’impact carbone.
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Le rêve d’une voiture électrique abordable
Aujourd’hui, une voiture électrique coûte en moyenne 10 000 à 15 000 € de plus qu’un modèle thermique équivalent. En réduisant le nombre de cellules, le poids total et le recours à certains matériaux rares, la batterie solide pourrait faire baisser le prix final de plusieurs milliers d’euros. Cela ouvrirait la porte à des véhicules électriques vendus autour de 20 000 à 25 000 €, notamment sur les segments urbains et compacts, encore peu électrifiés. Et surtout, cela permettrait une plus grande autonomie sans avoir à embarquer des packs énormes de 600 kg comme c’est le cas actuellement.
Source : BMW Group
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