Alors que la limitation de vitesse à 130 km/h sur autoroute est un standard depuis des décennies dans de nombreux pays européens, certaines nations envisagent désormais de rehausser cette limite. En tête de file, la République tchèque a annoncé une mise en place progressive de la vitesse maximale à 150 km/h sur plusieurs tronçons d’autoroutes, dont les D1, D3 et D11, à partir de juin 2025.
L’Espagne, de son côté, ne revoit pas sa réglementation de manière uniforme, mais expérimente un concept plus souple sur l’autoroute AP-7 en Catalogne. Grâce à un système de gestion intelligente de la vitesse par IA, certains tronçons peuvent passer temporairement à 150 km/h, lorsque les conditions de circulation, de météo et de pollution sont favorables. Une façon de combiner sécurité, fluidité et innovation.
Et en France ? Toujours bloqué à 130 km/h
En France, la réglementation reste ferme : 130 km/h maximum sur autoroute par temps sec, et 110 km/h en cas de pluie. Malgré les expérimentations chez nos voisins européens, aucune révision n’est prévue à court terme par le gouvernement. La priorité reste donnée à la sécurité routière, mais aussi à la lutte contre les émissions de CO₂.
Le débat existe depuis des années. Certains automobilistes ou associations réclament plus de souplesse sur certaines portions “propres” et dégagées, notamment sur les autoroutes récentes ou peu fréquentées. Mais les autorités françaises restent prudentes, invoquant les enjeux écologiques et les risques accrus d’accident avec la hausse des vitesses moyennes.
Les arguments pour et contre une hausse de la vitesse
Les partisans du 150 km/h mettent en avant l’évolution technologique des véhicules, désormais plus stables, plus sûrs, mieux freinés, et capables de tenir ces vitesses sans effort. Ils ajoutent que sur des tronçons spécifiques, où la visibilité est parfaite et la densité de trafic faible, une hausse pourrait se faire sans danger accru.
Les opposants rappellent que la vitesse reste le facteur aggravant numéro un dans les accidents mortels, et qu’à 150 km/h, la consommation de carburant bondit de plus de 20 %, même sur des véhicules récents. En pleine transition énergétique, alors que les ZFE se généralisent, accélérer irait à contre-courant des politiques environnementales actuelles.
Une France prudente, malgré la pression européenne
La France pourrait-elle un jour emboîter le pas à la République tchèque ou à l’Espagne ? À l’heure actuelle, rien ne l’indique. Le ministère des Transports n’envisage aucune modification du Code de la route sur ce point, et les voix politiques restent très discrètes sur la question. L’heure est au ralentissement écologique, pas à l’accélération symbolique.
Cela n’empêche pas le débat de refaire surface régulièrement dans l’espace public. Car si les conducteurs français acceptent majoritairement la limite de 130 km/h, certains y voient une frustration d’ordre symbolique, surtout face à des véhicules modernes capables de performances supérieures. Mais pour l’instant, les 150 km/h resteront réservés à d’autres pays européens.
En tant que jeune média indépendant, Mon Auto Neuve a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !